#16 celui où je deviens cynique?

Il semblerait que le temps soit au cynisme, comme une posture à la mode, celle qui convient. Peu de vision, peu de convictions, si ce n’est de surface. Les entreprises bruissent de mots à la mode: co-construction, design thinking, focus client et la liste est longue. Les changements annoncés sont des modifications qui touchent à la surface des choses. On fait comme si, et on espère que ça suffira. Pour gagner quelques années, pour rester dans la course,face à ce monde VUCA dont on ne sait plus très bien quoi faire.

Des sommes pharamineuses sont dépensées dans des programmes dont mêmes les sponsors ne pensent pas qu’ils seront efficaces. Les équipes doivent s’engager toujours plus, mais on leur demande aussi de changer d’engagement régulièrement, toujours avec autant de convictions. Les sceptiques sont des faibles, qui ne comprennent pas qu’il n’y a pas les choix. Et il n’y a pas de place pour les faibles. Il n’y a de la place que pour seuls qui ont envie, qui surfent sur les vagues, qui suivent les plans, quelqu’ils soient, du bout des lèvres, du bout des doigts, ce qui leur permet de s’adapter au nouveau plan avec agilité. L’agilité étant la soft skill maitresse.

Mais en courant après on ne sait plus quoi, on confond agilité avec absence de colonne vertébrale. La sous-estimation systématique ou presque de la difficulté d’exécution conduit à des projets avortés qui épuisent les équipes et ne rapprochent pas les entreprises d’un but que de toute façon elles n’ont pas défini.

 

 

Alors on valide des fusions, sûrs que big is beautiful, et que 1+1 fera plus de 2! 

Chimères que tout cela.

Les chiffres montrent de façon répétées que seules les entreprises qui ont une stabilité stratégique sur-performent dans le temps. Avec une prime particulière aux entreprises familiales, celles qui ne se soumettent pas, voir parfois ont renoncé, au diktat des marchés financiers.

 

Et pendant ce temps des géants avalent les marchés du 21eme siècle, comme une vague géante qu’on voit arriver mais qu’on ne pense pas pouvoir éviter.

Et pourtant…

Et pourtant avoir une vision, et un plan d’exécution, que l’on sait amender, est aujourd’hui, dans l’incertitude, le meilleur moyen de naviguer. Un plan d’exécution que ceux qui vont devoir exécuter ont contribué à créer. Réellement contribué, pas dans une implication de dernier moment où la feuille est écrite et seule l’imprimatur de la participation est recherchée. Un plan d’exécution où les moyens sont attribués de façon pérenne aux bons endroits, ceux qui ont été jugés stratégique. Un plan d’exécution qui prévoit que les résultats ne seront ni linéaires, ni prédictibles et que c’est à ça qu’on reconnait un bon dirigeant, celui qui suit le plan, avec conviction mais sans entêtement.

Alors cynique moi?

Non!! Car heureusement on croise des villages gaulois, qui toujours et encore continuent de lutter contre cet aveuglement collectif. Des entreprises qui tentent, avec cohérence et engagement. Des entreprises dirigées par des personnes qui font passer l’intérêt collectif avant leur plan de carrière individuel. Cela existe, j’en rencontre. Tous les jours. Et ils me convainquent que cela vaut la peine de continuer d’essayer à apporter une vision positive, réaliste et pragmatique pour faire évoluer le quotidien vers des lendemains qui ne chanteront peut être pas mais qui assureront la pérennité de l’entreprise.

Alors je persiste et je signe! 🙂

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